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16 février 2011

Au cou de la girafe

Mr Roups, « appelez-moi Irénée », proposa à Maurice et Léa, « et au charmant petit fauve », la chambre d’Alain « parti sous d’autres cieux », « solution hélas toute provisoire chers amis », son hôtel étant frappé d’alignement — « comme on couperait le cou à une girafe vieille de cent quatre-vingt quatre ans, vous imaginez un peu ça, c’est inhumain » leur dit-il en leur offrant un « cordial de son cru dont raffolait votre frère d’ailleurs ».
Léa a sauvé deux livres. Un voyage, d’abord…
— « Mais lorsque tout semble être révolu, lorsque le passé ne se rappelle rien qui soit encore, on reprend tout d’un coup conscience de ce qui nous est le plus proche, seulement tout le reste est passé comme une gigantesque expiration que l’on a essayée et endurée. Il serait inutile de chercher à dépister dans un nouveau grand soupir la vapeur que l’on a soufflée, cela ne fonctionne pas. »
Le son de la voix de Léa n’est pas le même ici qu’au 87 boulevard de la Fraternité. Maurice ne reconnaît pas Léa nimbée dans cet écho importun, indiscret. Néanmoins, il l’écoute mieux que jamais.
— « Tout est calculé avec précision et, à proprement parler, il n’arrive donc rien du tout : les choses ne font que se dérouler. Personne ne pourrait dire comment. Des épisodes en dents de scie se produisent selon des schémas immuables, tristement, mais sans plaintes. Ils atteignent une longueur infinie et se déroulent pourtant d’un seul coup, parce que c’est ainsi qu’on s’est exercé à les vivre. L’abolition du destin est un fait accompli dès que les instructions sont transmises. »